416km à vélo, ça use, ça use…

Par Cyprien BRICOUT
© Amélie Barbotin

Voilà une idée que seuls des cyclistes confinés de force auraient pu avoir : réaliser en une journée le Tour de la Vienne en longeant les frontières du département. Dimanche dernier, Guillaume COTREAU a relevé ce défi en compagnie d’un groupe d’une quinzaine de courageux, emmenés par Paul BROUSSE.

Plus d’un tour d’horloge

Réveillé aux alentours de 2h30 du matin, Guillaume a rejoint Poitiers pour prendre le départ à 4h, avant le lever du jour. Le premier objectif de la journée était de rallier vers 8h Availle-Limouzine, au kilomètre 120 du parcours, pour y prendre un petit-déjeuner bien mérité. Puis le peloton a changé de cap pour se diriger vers la Trimouille, puis La Roche-Posay, et enfin Dangé-St-Romain, où une pizza a réconforté les organismes fatigués par 250 kilomètres de vélo. “C’est cette partie qui a été la plus dure, entre les kilomètres 200 et 250, observe Guillaume. À ce moment-là, mon corps est passé dans une nouvelle phase d’effort“. 

© Jade Clain© Amélie Barbotin

Direction ensuite Loudun, que les coureurs ont contourné par le nord avant de plonger au sud, bénéficiant du vent de dos pendant quelques soixante bornes. Latillé comme flamme rouge, et voici tout ce beau monde engagé dans la dernière heure d’effort, qui s’est conclue sur la Place d’Armes de Poitiers vers 20h30.

Guillaume et ses compagnons d’aventure ont bouclé ce Tour de la Vienne en un peu plus de 13h, soit à une moyenne plus qu’honorable supérieure à 31 km/h. Accompagnés par la presse locale durant une bonne partie de la journée, les finishers ont eu la chance d’être accueillis par des applaudissements et les regards fiers de leurs proches dans la ville aux cent clochers. J’étais très content d’arriver devant autant de personnes qui nous ont supportés toute la journée“, se souvient notre Vivonnois, fatigué mais heureux d’être venu à bout de tous ces kilomètres.

Le cadet d’un groupe de passionnés

Accompagné de coureurs d’expérience comme Paul Brousse, Médéric Clain ou Alain Le Gouezigou, Guillaume était dimanche le plus jeune élément de cette bande de “fous furieux”. C’était un défi à la fois physique et mental avec des vrais passionnés de vélo. On a bien roulé tout au long de la journée, l’entente a été très bonne, affirme-t-il. J’ai appris à gérer mon effort sur une distance ultra-longue, chose que je n’avais jamais faite auparavant“. 

Accomplir un tel défi est évidemment une source de satisfaction et de fierté pour notre coureur de 22 ans. Et pourtant, Guillaume ne compte pas s’arrêter là. Lui à qui la période de confinement a de toute évidence donné faim de kilomètres, se tourne d’ores et déjà vers un nouveau challenge, et pas des moindres.

© Jade Clain

Cap sur Toulon

En effet, il prévoit de se lancer en fin de semaine dans un voyage de quatre jours à vélo, destination le port de Toulon, puis la Corse pour quelques jours de vacances bien méritées avant la reprise de la saison au mois d’août.

Le Tour de la Vienne m’a permis de sortir de ma zone de confort, d’aller dans l’inconnu, de voir jusqu’où mon corps et mon mental pouvaient aller, explique Guillaume. Mais le road-trip jusqu’à Toulon sera plus dur car je serai seul et ce sera deux fois plus longIl va falloir être patient mais je suis prêt mentalement“. Le parcours prévu compte en effet pas moins de 884 kilomètres, qui seront l’occasion de “découvrir des coins que je n’ai jamais visités, des routes mythiques que je n’ai jamais empruntées“. 

Outre l’excitation de visiter pas moins de douze départements en quatre jours, c’est bien un défi physique qui attend Guillaume, qui a découpé son tracé en quatre étapes qui font déjà mal aux pattes sur la papier. Il s’élancera d’abord ce samedi pour un raid solitaire de 275 kilomètres entre Anché et Riom-ès-Montagnes, pour un dénivelé positif encore plus effrayant de 5000 mètres. Dimanche, l’étape sera un peu moins longue (225 kilomètres) mais le dénivelé identique, entre Riom-ès-Montagne et Bessèges, où s’ouvre chaque année la saison des courses par étapes en Europe. 

Lundi, Guillaume quittera les Cévennes pour retrouver un terrain légèrement plus plat… jusqu’au pied du Mont Ventoux. Le Géant de Provence sera en effet le point culminant de son périple, du haut de ses 1910 mètres. Cette troisième étape de 167 kilomètres et 3400 mètres de dénivelé positif se conclura à Faucon, chez un autre coureur Vivonnois : Arthur Lacombe, qui passe l’été au pied du Mont Chauve. Mardi, la route sera longue pour rejoindre la Méditerranée : Guillaume devra se coltiner les 214 kilomètres qui le sépareront encore de Toulon, à travers le Luberon et les reliefs de l’arrière-pays azuréen (3500 mètres de dénivelé au total). Après avoir pu enfin se rafraîchir dans la ville des Fontaines, il embarquera pour la Corse où il pourra peaufiner sa préparation pour la reprise des courses, mais aussi et surtout se reposer un peu.

J’ai hâte d’y être !”, s’enthousiasme celui qui réalisera certainement un mois de juillet à plus de 2000 kilomètres !

Bonne route, Guillaume !


Merci à Jade Clain et Amélie Barbotin pour ces magnifiques photos. Merci à Mementum Productions pour la vidéo.

© Jade Clain